samedi 31 octobre 2009

Réponses aux questions I

Allez hop ! Je réponds à mon propre questionnaire :)
Aspects physiques :
- Ce que j'aime chez moi :

Je ne pense pas être trop moche mais justement, je centrerai mes atouts sur mon visage, mes yeux, ma bouche par exemple, bien que pas masculins pour deux sous.
- Ce que je n'aime pas chez moi :
Ma taille. Cela me pose problème chaque jour, j'ai du mal à encaisser mon mètre soixante et un. Je sais que je n'ai pas à me plaindre mais voilà, ça me gène. Mes hanches sont un cauchemar, trop larges, ierk ! Ma poitrine aussi, j'ai l'impression de ne jamais savoir où la foutre en fait, comme si c'était un truc en trop un peu encombrant et surtout difforme/distendu par rapport à ce qui devrait être
- La mastectomie ? oui ou non, attentes et craintes
Je l'envisage pour le moment, voire l'attend avec impatience, mais j'ai peur d'être déçu du résultat, ou que ça n'ôte en rien la forme féminine de mon corps (notamment mes hanches)
- Les hormones ? Oui ou non, attentes et craintes
Envisagées aussi. Notamment pour la voix, la prise de muscle même minime, histoire de gommer la forme féminine et également la répartition des graisses. Après, je m'en fiche d'être imberbe, ce n'est pas une attente. Quant à l'acné qui peut survenir, m'en fiche, ça fait dix ans que je vos déjà avec ^^

- Phallo ou méta ? Oui ou non, attentes et craintes

Pour le moment non, déjà parce que l'opé me fait peur et aussi parce que je n'en ressens pas le besoin viscéral. J'ai la curiosité d'avoir un sexe masculin bien sûr, mais j'ai le sentiment que pour le moment, ça me plairait juste de voir ce que ça fait, pas de prendre de gros risques pour en avoir un à vie.
- Ma taille en tant que garçon ? je gère ou pas ?
Cela risque d'être un problème. Dans mon idéal futur, je me verrais bien faire une opé des jambes pour gagner quelques centimètres. Je préfère me dire qu'avec les hormones, je m'assumerai mieux et qui sait ? Je prendrai peut-être quelques centimètres vu que j'ai un gros retard de croissance XD (on peut rêver) Ayant longtemps eu une taille trop petite pour mon âge, la taille reste un complexe que je tente de palier à l'aide de chaussures à talons ou à grosses semelles. (Le comble étant que tous mes amis sont plus grands que moi, qu'ils soient homme ou femme -_-)
- Est ce que j'ai envie de continuer vivre dans un corps de femme ? (aspect physique)
Là, en ce moment, cette réflexion est centrale pour moi. Je me dis que je devrais tenter le coup une fois de plus. Essayer de vivre en tant que femme au look classique et non gothique comme jusqu'à aujourd'hui. C'est le côté irréversible de la transition qui me fait peur, sinon, j'aurai déjà essayé. Pour le moment, je tente de vivre en tant qu'homme mais ayant une crédibilité zéro, j'en souffre énormément et je me dis que je devrais peut-être me contenter d'une crédibilité sur mon genre apparent, même si elle ne me convient qu'à moitié, que d'une crédibilité en tant qu'homme si ma transition n'est pas convaincante. C'est binaire comme vision, je le sais, mais j'ai du mal à m'en détacher pour le moment.
Aspects sociaux :
- Comment est-ce que je visualise ma position d'homme dans la société ?
Assez floue pour le moment. Dans mon idéal, je me dis qu'être en accord avec mon corps me permettra de renouer avec la vie sociale, ce qui n'est pas le cas pour le moment.
- Comment envisage-je mes relations à autrui dans l'avenir ? Mes proches actuels, les rencontres à venir
J'ai l'impression que cela me permettra des rencontres plus faciles avec les gens, mais que cela risque d'être complexe avec les anciennes connaissances. D'une autre côté, cela fera le tri entre mes vrais amis et les autres. J'espère donc que mes relations seront plus franches et plus sincères puisque je cesserai de vivre dans le mensonge.
- Comment me visualise-je dans le monde du travail ? et dans la sphère privée (amis, couple, famille)
Dans le travail, j'ai le sentiment peut-être con qu'être un homme me donnera plus de crédibilité. Il y a par exemple longtemps que j'ai opté pour un pseudo masculin dans le monde de l'écriture. J'ai aussi le sentiment qu'être un homme me donnera une force supplémentaire pour faire mon trou et trouver du travail.
Dans la sphère privée, les appréhensions sont multiples. J'ai peur qu'en devenant physiquement un homme, je ne plaise plus à mon compagnon et qu'il me quitte alors que j'aie le sentiment que je me positionnerai mieux dans mon couple, que je serai plus serein.
Pour la famille, j'ai parfois le sentiment que je souhaite me dégager de la pression de fonder une famille, d'être mère, en voulant changer de sexe. Je n'ai pas encore de réponse précise à cela mais c'est une piste que je dois explorer.
Pour les amis, je me vois davantage libéré de mes chaînes et plus aptes à prendre des initiatives de sortie ou autre, plus détendu et plus apte à les aider en cas de problème.
- Suis-je prêt à me battre avec une guichetière de la poste ou un contrôleur de train ?
Il faudra bien. Je vois que je peux péter les plombs quand on me donne du madame mais si je dois lutter pour prouver mon identité avec des papiers qui ne correspondent pas, je pense que je serai en mesure de garder mon calme et d'expliquer, quitte à me balader avec des vieux papiers avec une tête bien féminine. Mon prénom étant mixte, cela risque d'être une très grande aide.
Aspects psychologiques :
- Pourquoi ne me sens-je pas femme ? Me sens-je donc homme par opposition ou est-ce différent ?
Il y a longtemps que je rêve d'être un homme, généralement lors de sortie entre amis, de concert, à la fac, au lycée. Est-ce pour être quelqu'un d'autre car je ne me sens pas bien dans ma peau ? Peut-être, nouvelle piste à creuser. Quand je me présente en tant que femme, j'ai l'impression d'être déguisé et de jouer un rôle. J visualise peut-être le rôle social de l'homme de façon idéalisé mais le fait est que j'ai toujours eu plus de compréhension et d'empathie pour les hommes que les femmes.
- Suis-je prêt à assumer les conséquences d'une transition ? D'un point de vue social, d'un point de vue personnel
J'ai peur de ne pas supporter de voir mon corps changer. C'est comme une seconde adolescence où c'est déjà compliqué de ne plus être pareil. Dans ma puberté de fille, j'ai eu un déni des changements : règles, poitrine. Je ne me rendais pas compte de ce qui se passait, je ne m'apercevais même pas d'être réglée (faut le faire !) Je crains que cette redécouverte de mon corps se passe mal, que je me sente monstrueux dans la période hybride homme/femme et que cela ne fasse qu'aggraver ma dépression et mon mal-être. Forcément, si je me sens mal, cela aura des répercussions sociales et j'ai peur de tourner autiste total une fois de plus, ce qui serait handicapant dans ma vie professionnelle et amicale

- Fais-je ce choix car je n'ai eu que l'influence de mes frères ? (pas de sœur)

Je me suis longtemps posé cette question. J'étais un garçon manqué et j'étais ami avec les potes de mon frère. Ma mère n'étant pas très féminine, je me suis dit que mon choix venait peut-être de là. Néanmoins, depuis la primaire j'ai toujours eu des copines, plus ou moins féminines donc j'ai tout de même eu une influence de ce côté. Mes modèles virtuels (chanteur, acteur etc.) n'ont jamais été des femmes, sauf peut-être Mylène Farmer qui clame être un garçon, ou Poppy Z. Brite qui dit être un homme gay dans un corps de femme XD
- Est-ce pour mieux assumer mon fond de misogynie ?
Oui, j'ai honte, je suis un tantinet misogyne : les femmes au volant, les femmes écrivains sont mauvaises, les profs femmes sont nulles et ne connaissent pas leur travail. Peut-être est-ce une façon pour moi de rejeter ma féminité ? Elles deviennent un bouc émissaire ? Jai en parallèle le sentiment qu'en tant qu'homme, j'aurai un regard différent sur les femmes : plus posé et plus juste.
- Est-ce pour me réinventer une nouvelle vie pour évincer l'actuelle faite de regrets, de problèmes et de deuils bien trop nombreux ?
La question qui tue et qui est centrale. N'est-ce pas une fuite en avant ? Je n'ai pas encore de réponses cependant. J'attends de faire le deuil de certains et que d'autres situations s'arrangent pour pouvoir me positionner.
- Est ce que j'ai envie de continuer vivre dans un corps de femme ? (aspect psycho)
Pour le moment ? C'est le flou. Il y a quinze jours, j'aurai dit non sans hésiter mais là je ne sais plus. Je suis en mode bulle depuis une semaine et donc dans cette bulle rien ne doit changer. D'un autre côté, j'ai le sentiment qu'une transition serait pour moi le moyen d'éclater cette bulle pour de bon.

- Et aussi est ce que je suis capable de m'assumer avec un corps différent, avec des cicatrices et un micro pénis ?

La bonne blague est que j'ai déjà un corps différent. J'ai une maladie articulaire survenant par crise et pouvant parfois m'immobiliser totalement. Ce corps prison, n'est-ce pas lui que je veux fuir ? Peut-être qu'en l'adaptant à mon ressenti, je pourrai mieux l'assumer, même si ce n'est pas un corps d'homme parfait, je n'ai déjà pas un corps d'humain parfait.
- Est ce que je suis capable de m'enfoncer une aiguille de 4cm dans la cuisse deux fois par mois ? Ou panser les plaies de mon opération ?
Panser les plaies, oui. J'en ai l'habitude et j'ai déjà soigné des plaies énormes et bien dégueu. Les seringues par contre, c'est autre chose. J'ose espérer qu'on s'y habitue avec le temps mais de base, j'ai été longtemps suivi par une phobie des piqûres. Ayant dû subir de multiples examens, cela s'est un peu tassé mais de là à me piquer moi-même, il y a de la marge. D'un autre côté, ma mère a été aide soignante, elle pourra sans doute m'aider au début (mouais, si elle accepte la transition ^^')

Des questions copiées collées du forum vert et que je trouve pertinentes, remaniées un peu pour être adaptées à mon cas :

-Est-ce que je ne cherche pas à devenir un homme physiquement à cause de mon père qui est un con fini pour que ma mère soit plus heureuse ?
LA question piège. Mon père a été absent de toute éducation, néanmoins, quand il a fait une grave dépression il venait me chercher en pleine nuit pour que je l'empêche de se suicider (j'avais treize ou quatorze ans) Il a trompé ouvertement ma mère, avec une fille de mon âge. Là, j'avoue, un psychanalyste se ferait un plaisir de me coller dix ans de suivi. Le truc, c'est que ma mère est pour moi un refuge où je vais quand je me sens mal. Nous sommes très proches et on se dit presque tout. Pour une présence mâle, elle a déjà mes deux frères, donc je ne pense pas m'ajouter, au contraire, j'appréhende de faire disparaître sa seule fille et c'est l'un des points qui m'empêchent d'entamer les démarches tout de suite.
-Est-ce que je me suis fixé ce but simplement pour en avoir un ? Pour ne pas subir à nouveau l'angoisse que j'ai ressentie quelques années plus tôt, face à l'absence d'un quelconque objectif dans ma vie ?
C'est possible et ça fait peur. J'arrive à la fin de mes études, à la fin (normalement d'un procès qui me bouffe depuis deux ans. Peut-être ai-je le besoin de me créer un nouvel obstacle pour me pousser en avant et fuir le vide criant d'absurdité de nos existences. D'un autre côté, j'ai de grands projets littéraires à mener à bien et ce sont déjà de longs buts à atteindre.

-Est-ce que c'est une simple question d'égo; est-ce que je désire quitter ce corps de femme uniquement pour une raison d'esthétique ?

J'avoue préférer la beauté masculine à la beauté féminine, en général. Mais l'égo se placerait moins dans le physique que dans le mental, encore, une fois de plus, de ce vieux fond de misogynie. Peut-être accorde-je plus de valeur à un homme qu'à une femme d'où mon désir de changer. Cette façon de penser me répugne mais il faut que j'arrive à trouver pourquoi cette misogynie avant d'avoir la réponse aux autres questions de ce type.
En général :
Mes appréhensions, mes attentes sur ma vie future

Tout se qui se passe en moi en ce moment me fait totalement flipper. Je suis en stress constant et je me sens épuisé. J'aimerais pouvoir faire un break, d'autant plus que la fac et mon boulot parallèle ne sont pas de tout repos.
Je me dis que je veux fuir cette vie en faisant une transition, que c'est une forme de lâcheté. Ce que j'attends, c'est simplement d'être heureux mais j'ai tellement peur de me planter que je ne sais plus que faire. Vais-je assumer une nouvelle identité d'homme plutôt gay avec les discriminations que cela comprend ? Est-ce que je ne veux pas faire la transition pour suivre un nouveau modèle ? Vais-je vouloir être conforme au "modèle gay" que l'on peut rencontrer ? J'en sais rien, je flippe. Je veux juste réapprendre à aimer mon corps, mais ne l'envisage pas sans transition pour le moment.
(Pour les courageux, merci de m'avoir lu)

mercredi 28 octobre 2009

Questions existentielles

J'ai décidé, pour y voir plus clair, de me créer une série de questions et de points sur lesquels je reviendrai régulièrement. N'hésitez pas à commenter et/ou à agrémenter cette liste, voire à vous l'approprier et à y répondre si vous en avez envie.
J'y répondrai dans un post futur et j'essaierai d'y répondre à nouveau une fois par mois, ou tous les deux mois afin de voir si je ne change pas d'avis comme de chemise.
Le thème central est "Pourquoi veux-je faire cette transition ?"
Aspects physiques :
- Ce que j'aime chez moi :
- Ce que je n'aime pas chez moi :
- La mastectomie ? oui ou non, attentes et craintes
- Les hormones ? Oui ou non, attentes et craintes
- Phallo ou méta ? Oui ou non, attentes et craintes
- Ma taille ? je gère ou pas ?
- Est ce que j'ai envie de continuer vivre dans un corps de femme ? (aspect physique)
Aspects sociaux :
- Comment est-ce que je visualise ma position d'homme dans la société ?
- Comment envisage-je mes relations à autrui dans l'avenir ? Mes proches actuels, les rencontres à venir
- Comment me visualise-je dans le monde du travail ? et dans la sphère privée (amis, couple, famille)
- Suis-je prêt à me battre avec une guichetière de la poste ou un contrôleur de train ?
Aspects psychologiques :
- Pourquoi ne me sens-je pas femme ? Me sens-je donc homme par opposition ou est-ce différent ?
- Suis-je prêt à assumer les conséquences d'une transition ? D'un point de vue social, d'un point de vue personnel
- Fais-je ce choix car je n'ai eu que l'influence de mes frères ? (pas de sœur)
- Est-ce pour mieux assumer mon fond de misogynie ?
- Est-ce pour me réinventer une nouvelle vie pour évincer l'actuelle faite de regrets, de problèmes et de deuils bien trop nombreux ?
- Est ce que j'ai envie de continuer vivre dans un corps de femme ? (aspect psycho)
- Et aussi est ce que je suis capable de m'assumer avec un corps différent, avec des cicatrices et un micro pénis ?
- Est ce que je suis capable de m'enfoncer une aiguille de 4cm dans la cuisse deux fois par mois ? Ou panser les plaies de mon opération ?
Des questions copiées collées du forum vert et que je trouve pertinentes, remaniées un peu pour être adaptées à mon cas :
-Est-ce que je ne cherche pas à devenir un homme physiquement à cause de mon père qui est un con fini pour que ma mère soit plus heureuse ?
-Est-ce que je me suis fixé ce but simplement pour en avoir un ? Pour ne pas subir à nouveau l'angoisse que j'ai ressenti quelques années plus tôt, face à l'absence d'un quelconque objectif dans ma vie ?
-Est-ce que c'est une simple question d'égo; est-ce que je désire quitter ce corps de femme uniquement pour une raison d'esthétique ?
En général :
Mes appréhensions, mes attentes sur ma vie future
Voilà le topo pour le moment, en espérant que ça m'aidera à me positionner. D'autres questions s'ajouteront peut-être à mesure de mes réflexions.

mardi 20 octobre 2009

[&] Les théories de M. Alain F.

J'aimerais ici parler de quelque chose d'important pour moi. Important dans ma conception de l'identité des personnes et des rapports humains. C'est pourquoi j'utiliserai ce texte comme message liminaire à mon propre cheminement, en tant que conjoint devant effectuer lui aussi - en quelque sorte - une transition.
J'ai rencontré Alain F. dans un bar. Et dans quel autre endroit cela aurait-il pu être possible puisque c'est Bernard Dimey qui nous a réuni. La soirée a été, comme il se doit, arrosée, et je ne me souviens hélas plus des propos exacts que nous tînmes, si ce n'est deux théories qu'il m'évoqua (étaient-ce les siennes ou celles d'autres ?), mais je serai bien incapable aujourd'hui de retranscrire ces théories avec fidélité. Je n'en dirais donc que ce que j'ai retenu. Et pourquoi elles sont importantes pour moi.
La première de ces théories concerne les rapports entre êtres humains. Selon celle-ci, il est trop réducteur de ne parler que de sexualité (hétérosexualité, bisexualité, homosexualité, etc.) en négligeant les autres possibilités d'attirances entre humains. Ainsi, il y aurait cinq sortes de rapports, dont je n'en ai retenu que deux : la sensualité et la sexualité. La complexité des humains fait que l'on peut très bien être hétérosexuel (ne s'imaginant ainsi pas pouvoir avoir des rapports sexuels avec des personnes du même genre) mais bisensuel, c'est-à-dire trouver une forme de sensualité (débarrassée donc de la sexualité) avec des personnes de quelque genre qu'elles soient, voire homosensuel (qui consisterait donc à ne trouver de la sensualité qu'avec des personnes du même genre sans pouvoir - pour quelque raison que ce soit - envisager des rapports sexuels avec ces personnes). Avec ces différents niveaux de rapports entre être humains on a donc un panel bien plus large de possibilités que celles habituellement admises.
La deuxième théorie concerne plus précisément l'harmonie d'un couple (d'ami(e)s, de conjoint(e)s, etc.) à travers la complexité du genre. Elle considère que l'être humain n'est pas juste binaire, homme OU femme, mais quelque chose entre ces deux extrêmes. Selon cette théorie, il y a en nous une part masculine et féminine qui s'équilibrent toutes deux (bon, la théorie ne définit pas ce qu'est une part féminine et ce qu'est une part masculine mais passons). Ainsi, un être humain peut être totalement masculin, et ne sera donc pas du tout féminin. Ou il pourra être à moitié masculin et à moitié féminin. Ou encore plus féminin que masculin mais avec tout de même une présence des deux parts. On peut donc voir cela comme deux jauges qui s'équilibrent (principe de l'osmose).
Selon la théorie, une personne ne se sentira en harmonie que si cette osmose est respectée avec la personne avec qui il partage [ce que vous voulez]. Ainsi une personne à 100% féminin ne pourrait se "compléter" (au-delà de ses attirances sexuelles ou tout ce que vous voulez) qu'avec une personne à 100% masculin. Et lorsque le mélange des deux parts est plus subtil, il faut que celui existe à l'inverse chez l'autre personne (en somme, que les deux jauges (masculines et féminines) se complètent).
Alors, oui, bien sûr, ces théories sont plus dignes de piliers de comptoirs (ça tombe bien, c'est là qu'elles ont été élaborées) que d'experts en rapports et sexualité humains, elles sont bancales, décousues et bien loin de toute rigueur scientifique, mais elles ont eu pour moi le mérite de m'aider à me définir. Je me suis dès ce moment compris comme quelqu'un d'hétérosexuel, mais bisensuel, et comme quelqu'un avec une part de féminité importante.
C'est pour cela que je voulais commencer par cet exposé, parce qu'il permet de mieux comprendre comment je me positionnais (et le fait d'avoir réussi à me positionner a rendu plus dur le fait de devoir reconsidérer cela) et comment finalement cela m'aide à me changer moi-même, en espérant ainsi aider mon chéri.
Voilà, voilà.
Désolé pour ceux que ça n'intéressait pas.

samedi 17 octobre 2009

Coming-out fraternel

Hier, enfin, j'ai parlé à mon frère et sa compagne. Je leur ai dit que j'étais trangenre, leur ai expliqué que je comptais éventuellement faire une transition.
Tout s'est fait avec simplicité, pourquoi ? Parce que quand je leur ai dit que je devais leur parler, mon frère m'a dit que j'allais leur annoncer que j'étais un garçon.
La première surprise passée, nous avons pu en parler en toute simplicité. Ils m'acceptent sans souci, accepter n'est même pas le terme, pour eux, que je sois FtM, voire même FtX (je ne suis pas fixé), ne leur pose aucun problème. quoique je fasse, ils savent que je resterai moi et me soutiendrons quelque soient mes choix.
Je ne peux poser de mots sur le soulagement et la joie ressentis. Il me reste à eur donner des liens pour les aider à mieux comprendre, continuer d'en parler et ils pourront être là pour soutenir ma mère quand j'oserai enfin lui en parler, chose envisagée avant la fin 2009.
(Note en passant : quand je poste un article, il n'y aura pas de symbole dans le titre afin de bien différencier mes posts de ceux de mon compagnon)

jeudi 15 octobre 2009

[&] Please to meet you

Bonjour,
Donc, voilà, je me présente, les deux mains supplémentaires qui viennent s'ajouter à ce blog.
Qui suis-je ? Le conjoint de Mr. K, envers et contre tout, et qui va tenter de comprendre lui-même ses sentiments, ses craintes éventuelles et ses joies à venir à travers l'écriture. Peut-être cela aidera-t-il des personnes dans ma situation, ce qui est sûr c'est que cela m'aidera moi, me mettra au clair, et je crois que c'est là le plus important.
Comme K l'a dit, nous allons essayer d'identifier l'auteur des messages sur ce blog. Je ne sais pas encore comment, mais toujours est-il qu'à terme vous pourrez décider plus aisément de vous dispenser de la lecture de mes messages si ces derniers ne vous intéressent pas (ce dont je vous excuse tout naturellement).
Ma situation n'est bien sûr pas similaire, mais si vous avez des suggestions, des remarques à faire sur ma conduite, mes - l'humain est faillible - craintes injustifiées ou que sais-je encore, n'hésitez surtout pas, je serai heureux si vous pouviez, moi aussi, m'aider.
A bientôt.
EDIT : Ça y est, le symbole d'identification est trouvé, ce sera l'esperluette devant le titre.

mardi 13 octobre 2009

Changement dans le blog

Hello tous !
Un message succinct pour vous annoncer que ce blog va sûrement passer à quatre mains.
En effet, je pense qu'il sera intéressant que mon compagnon vienne poster de temps à autre pour donner son opinion.
Nous aurons donc mon parcours en miroir par son regard ! Cela nous fera un journal de bord que nous pourrons consulter dans quelques années, avec nostalgie ou effroi (:

dimanche 11 octobre 2009

Compte-rendu Existrans 2009

Hier, samedi, j'ai participé à l'Existrans, à Paris. (Cliquez sur le titre pour plus de renseignements)
Je veux me concentrer ici sur mon ressenti.
Yann et moi arrivons un peu avant 14 h au métro Jourdain, lieu de rendez-vous. Il y a une foule éclectique et bigarrée massée devant une église, ironie du sort.
Je suis d'une nervosité sans nom, ma jambe tremble toute seule, mes mains également. Je cherche des visages connus pour me sentir moins perdu. Pari gagné, cela m'apaise un peu.
Je brandis une pancarte d'OUTrans "Non à la stérilisation forcée" et me sens empli de fierté de porter ce slogan, mais pas seulement.
Pour une fois, je marche redressé. Je suis fier de qui je suis, fier d'être là, fier de tous ceux qui m'entourent. Je hurle les slogans, porte même à un moment un bout de la bannière en tête du cortège.
Et Yann également. Il crie, revendique, brandis cette bannière tout le long de la manif. Plus que tout, c'est de lui que je suis fier.
Le long du cortège, les gens sont interloqués et nous dévisagent. Un gamin nous crie "Bande de trans !" J'ai envie de lui répondre "Et alors ?"
Leurs regards m'indiffèrent. Je veux qu'ils sachent qui je suis, qui nous sommes et surtout qu'ils comprennent pourquoi nous sommes là à marcher et crier.
Cela m'a aidé, bien plus que je ne l'aurai cru. Même si l'effet ne durera peut-être pas, j'assume de nouveau mes envies de mammec et d'hormones, l'envie d'être appelé monsieur.
Ma moitié m'a fait remarquer qu'au plus je m'assume, au plus je suis féminin. Fini le roulage d'épaules, on dirait que je suis maniéré. Possible. Je n'ai pas besoin d'être camionneur pour être homme.



jeudi 8 octobre 2009

Nouveau rendez-vous psy

Cette constante en quinzaine, est-ce vraiment une bonne idée ?
Je ne me sens pas particulièrement mal dans mes godasses. En fait, je ne me suis jamais senti aussi bien que depuis que je commence à cerner qui je suis.
Je perds un pognon fou dans cette histoire, mais je prends sur moi et me dit que ça me fera de l'avance sur le temps de suivi, "au cas où"
Je voulais faire des résumés de chaque entretien mais en l'occurrence, je parle et il ne dit rien, ou presque.
Point positif, il m'a l'air d'être ouvert d'esprit et pas du tout transphobe. Cependant, l'auto-analyse, je connais, je fais ça tout le temps depuis longtemps. Je lui balance mon résumé de réflexion et le regarde hocher la tête.
Bref
Ce week-end, Paname m'attend. Je hais cette ville sirupeuse, son métro, ses rues, ses bars trop chers pour moi. J'aspire à un beau temps et une campagne heureuse, pas un lieu urbain frénétique et surtout surpeuplé.
Pourtant, les évènements qui m'y attendent me plaisent. Un anniversaire d'une part, puis l'Existrans
Quand le psy m'a demandé en quoi cela consistait, j'ai gentiment éludé la dépsychiatrisation.
Ne l'effrayons pas.

jeudi 1 octobre 2009

To be (op) or not to be

Plus le temps passe, plus je me demande si vraiment, je veux intervenir sur mon corps.
Je me laisse de toute façon une année de réflexion.
Je me dis qu'il y a bientôt vingt-six ans que je vis dans ce corps et les transformations irréversibles me font peur. Je me rends compte également que je les souhaite pour les autres plus que pour moi. Je n'ai pas vraiment de problème avec mon corps, hormis ma taille qui, bien que dans la moyenne des femmes, ne me satisfait pas en tant qu'homme. Dix petits centimètres me conviendraient tout à fait.
Les autres points qui me chagrinent mais que je gère le plus souvent :
- La voix, trop aiguë
- La poitrine
- La forme du corps en sablier
Je n'aime pas me binder, étouffer à chaque pas et abîmer mon corps. Je travaille ma voix pour la faire descendre également, même si cela ne me semble pas suffisant.
Je crois que suite à l'Existrans, je vais m'accorder une période de réflexion, puis une période de pause où je n'irai plus sur des forums et des blogs FtM. Tenter un peu de me détacher de tout ça pour y revenir l'esprit plus clair. Pas comme en ce moment où je "baigne" chaque jour dans mes réflexions de genre.
De toute façon, ma première priorité médicale reste mon poignet que je vais certainement devoir faire opérer. Pour le reste, on verra plus tard.
Demain, peut-être, je me dirai que je ne peux vivre sans mammec ou sans hormones. Aujourd'hui mon dérèglement m'octroyant un peu trop de testostérone me suffit.
De la réflexion. Il n'y a pas le feu. C'est mon corps après tout, et je préfère attendre d'être parfaitement sûr de moi.