dimanche 4 juillet 2010

RDV avec le nouveau psy

Bon, je n'ai pas pris le temps d'écrire d'article hier, vous m'en voyez navrés. Le fait est que je n'en ai pas eu le temps vendredi, rentrant chez moi à plus de minuit, et qu'hier j'ai eu fort à faire avec un coming-out auprès d'une amie de longue date.
Ce coming-out s'est très bien déroulé, avec simplicité. De la surprise, certes, mais surtout une acceptation tacite, allant de soi, le masculin employé immédiatement. D'ordinaire, les conversations se poursuivent des heures sur le sujet, là, non. Nous sommes passés à autre chose, y revenant juste parfois, sur un détail ou l'autre. C'était très reposant et je regrette profondément de ne pas avoir davantage vu cette amie cette année, à présent qu'elle déménage à l'autre out de la France.
J'ai également appris vendredi que ma mère m'avait outé auprès de ma tante... et le voilà le coming-out que j'attendais fatalement, celui qui se passe mal. J'ai beau tenté de relativiser, l réaction de ma tante, soeur de ma mère qui lui a annoncé, m'affecte plus que je ne le voudrais.
En effet, enfant j'avais l'habitude de passer de longues vacances chez elle et pour elle, je ne suis pas trans, il n'y a aucun indice ayant pu l'annoncer (pour l'anecdote, elle a été prof de maternelle pendant des années et a l'habitude des enfants) Elle pense que cette annonce cache autre chose, un malaise, et que je devrais suivre une psychothérapie. il va falloir que j'aille la voir pour lui parler mais dans ma fragilité actuelle, j'ai peur de ne pas être en mesure de le faire sans pleurer, ce qui ne servira certainement pas ma cause.
Ces deux CO présentés, j'en viens à mon rendez-vous avec le docteur MM. de VA.
Je suis donc resté pratiquement 1h30 en entretien. J'ai eu le plaisir de rencontrer quelqu'un de sympathique, apte à mettre à l'aise. Quelqu'un qui ne comprend pas pourquoi les trans doivent aller voir un psychiatre puisque pour lui cela n'a rien d'une maladie, cele lui semble aussi aberrant que d'envoyer un homo chez le psy.
Bon point de départ donc.
La séance s'est donc déroulée ainsi. D'abord, parler de la pluie et du (trop) beau temps, puis il a rempli une fiche sur mes informations persos : nom, prénoms, âge, situation familiale, formation/études, ce que font mes parents, mes grands-parents, oui si l'un d'eux est décédé (ce qui est le cas de tous mes grands-parents)
Il m'a demandé mon nom choisi, que j'ai précisé et qu'il a employé, ainsi que le masculin sans une seule erreur.
Ensuite, il m'a demandé de parlé de ma vie. Je lui ai donc raconté mon enfance banale de petite fille, puis mon adolescence horrible, et enfin ma vie de jeune adulte à ma fac. Nous avons parlé longtemps de mon parcours universitaire.
Puis nous avons parlé de ma situation de couple. Je savais que dire que je vis avec un homme était risqué mais je ne pouvais pas mentir, surtout sur ce fait. J'aime passionnément mon copain et nier son existence aurait été pour moi une forme de trahison. Grand bien m'en a pris ! Ce psy n'en a rien à faire que je sois gay. enfin quelqu'un qui distingue identité de genre et orientation sexuelle !
De toute façon, par rapport à mon vécu le fait que je sois gay ne paraît pas incohérent. Je ne l'ai pas choisi, c'est comme ça. C'est ce qui m'a fait prendre tardivement conscience de ce qui se passait en moi.
Cet entretien s'est également ponctué de notes amusantes, de type recherche internet sur les trans vus par la religion catholique. C'était vraimet un moment interactif très agréable, avec le sentiment d'être écouté et surtout compris !
Vers la fin de l'entretien, il m'a expliqué comment il procède. Il nous demande donc de faire des tests psy, à savoir le WAIS (test d'intelligence), le MMPI et le Rorsarch (tests de personnalité) C'est une façon pour lui de se protéger en cas de problème pendant la transition et j'estime qu'il a raison. Cela élimine les risques de maladies psychiatriques pouvant biaiser notre jugement. En tout cas, cela ne me dérange pas de les faire.
Il se base donc sur les entretiens et ces tests pour donner l'attestation. Il y a donc ce premier entretien, les tests à passer, puis un second entretient où il se décide. Il a estimé qu'au vu de mon parcours, de mon ressenti, j'étais un bon candidat à l'attestation et que s'il ne s'en tenait pas fermement à son protocole, il me l'aurait déjà donné.
J'ai donc vraiment eu l'impression d'avoir à faire à quelqu'un soucieux de nous aider. d'ailleurs, il a constitué tout un dossier sur les trans, a passé des coups de fils à plusieurs endoc, ainsi qu'à la clinique de Gand/Gent. Donc, il conseille d'ailleurs voir un ou une endoc sur Lille. Il conseillait auparavant le docteur L. mais suite au passage du responsable de l'assos trans du coin, il est revenu sur ce point et suggère d'aller voir UNE endoc (qui est le docteur S. à n'en pas douter, celle que je veux voir, qui a son cabinet au bout de ma rue et qui a l'habitude des trans)
Ensuite il conseille la clinique de Gand/Gent pour la Belgique, car ils ont l'habitude de faire de nombreuses opérations et que donc à son sens ils sont fiables. Pour l'hysté, enfin, il rappelle qu'un chirurgien de Lille a l'habitude d'en faire.
Il a conclue en me conseillant de prendre une ALD 30 à 100%
Ces derniers points sont importants à mes yeux, ils dénotent d'un état d'esprit bien trop rares chez les psychiatres. Il a eu le souci de se renseigner le plus possible, pour nous conseiller au mieux, nous considère comme ce que nous sommes : des gens normaux. Si seulement il n'était pas l'un des rares à faire cela, je crois que la situation des trans en France s'améliorerait.

vendredi 2 juillet 2010

The Importance of being Earnest.

Voilà un titre bien pompeux, une fois de plus, mais j'aime bien me la péter et d'abord c'est mon blog, je fais ce que je veux.
Il s'agit du titre d'une pièce d'Oscar Wilde, expert en jeu de mots foireux puisque le héros de la pièce s'appelle Ernest et son honnêteté, sa sincérité même, est mis à rude épreuve.
Moi aussi j'abuse du double sens approximatif et rappelle ici qu'Oscar Wilde était gay. Où je veux en venir ? Ce soir a lieu un rendez-vous avec un nouveau psy. Bien que j'en aie entendu de très bons échos, j'appréhende énormément.
En début de parcours, je souhaitais être honnête du début à la fin, évoquer mon attirance profonde pour les hommes mais aujourd'hui je me ravise. Cela m'arrache le coeur de devoir mentir, "renier" mon compagnon, même si cela ne doit être que pour une heure. Je ne sais si c'est ma fierté ou mon amour pour lui qui parle...oui si simplement je suis las de mentir.
Je me suis menti à moi-même si longtemps, je mens à tellement de gens aujourd'hui sur qui je suis réellement que je n'en peux plus. J'ai toujours revendiqué d'être quelqu'un de sincère et aujourd'hui je dois mettre de côté mes convictions.
Bon sang, pourquoi ai-je à cacher que je suis gay ? En quoi cela ne ferait pas de moi un homme ?
Tâchons de ne pas nous emballer avant l'entretien et rendez-vous ce soir ou demain pour un résumé.