vendredi 28 mai 2010

Réponses aux questions II

Chose promise, chose due : je reviens sur mon propre questionnaire, auquel j'avais répondu ici
Pour le premier jet, j'étais en début de réflexions, je découvrais à peine un univers totalement inconnu. Voyons ce que ça donne à presque un an de cogitation.
Aspects physiques :
- Ce que j'aime chez moi :

Physiquement, ça va être dur de répondre. Présentement, il n'y a pas grand chose que j'aime, à part peut-être le rapide dessin de mes pauv' biceps XD
- Ce que je n'aime pas chez moi :
Le fait que je sois un nabot. Je n'aime pas non plus mes mains, c'est infernal, ça devient une obsession depusi qu'on m'a sorti qu'on m'avait grillé en tant que "fille" à cause de ça. Je les planque le plus souvent possible. Je n'aime pas mon bide, mais ce n'est pas non plus un drame. Par contre, les hanches et les cuisses, ça c'est infernal.
La poitrine, ça me soûle aussi et j'ai hâte de pouvoir faire le cake en boxer
- La mastectomie ? oui ou non, attentes et craintes
Aaaah j'ai tellement hâte. J'espère avoir un résultat harmonieux et bien fait, un torse avec un placment d'aréoles naturel et si possible sans trop de perte de sensation. J'envisage même un chir, le docteur Fischer, aux Stazunis.
- Les hormones ? Oui ou non, attentes et craintes
Là, j'attends mon sésame pour l'endoc. J'ai vraiment hâte de commence,r avec un petit coup de flip en même temps. Ma première hâte, c'est que ma voix change parce que j'en ai marre de miauler. La répartition des graisses aussi, même si je sais que ça n'est pas très rapide. En gros, j'ai hâte de gommer la forme en diabolo... puis d'avoir un passing torse poil (donc post mastec) suffisant pour aller me faire tatouer !
- Phallo ou méta ? Oui ou non, attentes et craintes
La phallo c'est un gros niet définitif. L'opération est trop lourde, et les conséquences peuvent être terrible. De plus, je trouve le résultat trop aléatoire et surtout, je n'ai pas de problème avec mon sexe actuel. Pour le moment donc, toujours rien d'envisagé mais si ça devait changer, je m'orienterais vers la méta
- Ma taille en tant que garçon ? je gère ou pas ?
Là, j'ai envie de me dire "t'as pas le choix mon coco"
De toute façon, il y a "pire" que moi et être un grand machin n'est pas forcément top non plus. Je pense que ma taille me gênerait moins si je galérais moins à m'habiller. Et puis, je dégotterai bien des plateformes ou des New Rock sympa pour grandir un peu ^^
Il me semble que j'avais parlé d'opérations des jambes la dernière fois. C'est vrai que par moment j'y repense, quand ça va pas trop, mais franchement une opé de plus...qui s'ajouterait à ma poly-arthrite cela me semble déraisonnable. Je resterai une petite boule kawaii avec juste plus de poils au cul (pardon, je dis n'imp XD)
- Est ce que j'ai envie de continuer vivre dans un corps de femme ? (aspect physique)
Ben le truc c'est que je ne vis plus dans un corps de femme. Enfin, si, ça reste le même, mais je ne le perçois plus du tout comme tel. Je me dis que je devrais essayer de me travestir pour voir, ça pourrait être fun. Honnêtement, j'attends avec impatience les hormones pour pouvoir m'habiller en tarlouse gothique sans me trahir par la voix ^^
Aspects sociaux :
- Comment est-ce que je visualise ma position d'homme dans la société ?

Je vais devenir une rockstar/artiste peintre sculpteur/écrivain aimé de tous ! Non, plus sérieusement, j'ai du mal encore à visualiser. Le fait est que je sens les regards sur moi changer. Dans le métro par exemple, quand je passe bien, les filles baissent les yeux et n'osent pas me regarder si j'en suis proche. Les mecs feront les cakes à essayer de me jauger... avant je vivais l'inverse. Ce n'est qu'un détail mais je sens que ma position évolue déjà...Et que je ne peux absolument pas en mesurer les conséquences. J'espère juste que cela se passera bien, ou du moins que je me sentirai mieux qu'aujourd'hui.
- Comment envisage-je mes relations à autrui dans l'avenir ? Mes proches actuels, les rencontres à venir
Presque tous mes proches et amis sont au courant et pour le moment, j'ai le soutien de tous. Sur ce point là, ça ne changera sans doute pas. Pour les autres, ceux que je ne connais pas encore... j'ai envie d'être davantage moi-même, de balancer plus de vannes pourries et de faire mon lover à deux balles. Je sais juste qu'en ce moment, j'esquive toute nouvelle rencontre hors cadre LGBTI pour ne pas avoir à me justifier de qui je suis.
- Comment me visualise-je dans le monde du travail ? et dans la sphère privée (amis, couple, famille)
Dans le monde du travail...je sais qu'homme ou femme ne change rien au fait que j'ai pas envie de bosser derrière un bureau T_T Après, on verra bien comment ça se passe, ça risque d'être complexe durant la transition et j'espère compter sur le télétravail pour à la longue m'émanciper d'un métro boulot dodo lobotomisant et vivre un peu de mes passions.
Pour les amis, j'ai connu la vive appréhension de m'éloigner de mes amies. En changeant de statut, passant de la confidente à un homme, j'avais peur qu'elles aient le sentiment que je les trahissais mais pour le moment cela semble bien se passer.
Pour la famille, j'y trouve un soutien précieux, même si ce n'est pas facile pour eux. J'ai décidé de zapper toute une partie de ma famille, ça tombe bien, il y a longtemps que je voulais le faire. J'ai aussi l'impression d'avoir gagner en maturité et par la même, de m'émanciper de l'influence de ma mère qui, bien malgré elle, est très pesante. J'avais évoqué dans mes précédentes réponses le fait d'être mère machin truc bidule.... Ouais, sauf qu'aujourd'hui, je ne m'imagine pas mère, pas même père à dire vrai. J'en ai strictement rien à carrer d'avoir des enfants...Cela changera peut-être plus tard mais pour le moment, non, je ne veux penser qu'à moi.
J'avais évoquer l'hypothèse de me sentir homme simplement pour ne pas avoir un jour à me sentir mère. Aujourd'hui, je pense avoir suffisamment retourné la question pour avoir ma réponse. Finalement, on attendait de moi que je devienne mère. C'est un "on" générique, je dis juste par là que j'arrive à l'âge moyen pour être mère, que mes frères sont pères, mes amies sont enceintes... et ce schéma ne me correspond pas. Le fait d'être trans ou pas n'a rien à voir là-dedans. Cependant, au fil de ma réflexion j'ai réussi à prendre suffisamment de distance pour savoir ce que je voulais.
- Suis-je prêt à me battre avec une guichetière de la poste ou un contrôleur de train ?
Coup de tête balayette manchette ! De toute façon, ce seront eux qui seront ridicules de me parler au féminin. J'espère pouvoir jouer de mon prénom mixte au pire. De toute façon, je risque d'etre confronté à des difficultés et je ferai avec, quitte à m'auto-signer des procuration pour aller chercher mes colis à la poste avec ma propre CNI XD
Aspects psychologiques :
- Pourquoi ne me sens-je pas femme ? Me sens-je donc homme par opposition ou est-ce différent ?

Mais rien à voir mon coco, tu dérailles ! C'est quoi ce questionnaire à la mors-moi le nœud ?
L'idée de ne pas se sentir femme ne tient pas vraiment, tout comme l'opposition avec homme. Ce ne sont pas des opposés, mais différentes facettes de l'être humain, tout comme chacun de ces termes "homme" et "femme" reflètent une infinité de réalité. Le tout était de savoir quel aspect physique je souhaitais avoir pour être en accord avec mon état mental et l'image de moi que je souhaite renvoyer. Cette image est l'identité d'un homme, pas de bol pour moi, ça me donne le boulot de la transition à faire.
- Suis-je prêt à assumer les conséquences d'une transition ? D'un point de vue social, d'un point de vue personnel
Owi que je vais te les assumer ! Personnellement déjà. Bon la piquouze dans la cuisse ou les fesses ne m'enchante pas mais c'est un faible prix à payer pour être enfin moi-même !
Au final, il y aura sans doute des gens qui continueront de me confondre avec une femme mais c'est leur problème et pas le mien. Je risque tout aussi bien de me faire traiter de pédé, ou de "Dr House" quand je suis obligé de sortir avec une canne. Dès qu'on sort un tout petit peu du moule, on choque la norme bien-pensante. De toute façon, aucun de mes amis n'est normal (et c'est un compliment) donc peu m'importe !
Le plus dur à gérer sera surtout l'impatience et réussir à rassembler assez d'argent pour tout ce micmac. Questions traitement, j'ai déjà eu plus lourd, question gestion de la douleur des opé ? j'ai mal tous les jours, parfois à me cogner la tête contre les murs ou à me mordre à sang. Et les procédures d'état-civil ? je me bats déjà en justice depuis 3 ans.
En gros, j'ai carrément le level ^^
- Fais-je ce choix car je n'ai eu que l'influence de mes frères ? (pas de sœur)
Je suis très différent de mes frères, tout comme eux deux sont très différents l'und e l'autre. On fait tous notre route, à notre rythme, et je crois avoir été entouré de suffisamment de femmes dans ma vie.
Alors ce serait pour compenser mon père absent ? Quand bien même, cela ne change rien à mon choix. Et si je volais remplir le rôle du père je jouerai les gros hétéro viril avec un break et un labrador.
- Est-ce pour mieux assumer mon fond de misogynie ?
Bon, 'ai encore des sursauts de misogynie : on ne change pas du jour au lendemain. La question est mal posée puisque j'assumais beaucoup mieux ma misogynie, pourtant à l'époque plus virulente, auparavant, avant de commencer mon parcours. Posé comme cela, cela reviendrait à se dire "est-ce que je ne veux pas être un homme pour assumer mes trois poils de moustache sous le nez ?"
- Est-ce pour me réinventer une nouvelle vie pour évincer l'actuelle faite de regrets, de problèmes et de deuils bien trop nombreux ?
BLAM ! Dans ta TRONCHE la question qui tue.Je l'avais oublié celle-là. Bon, j'essaie de gérer mais là c'est un peu pareil. Je suis une chiffe-molle et que je sois homme ou femme n'y changera rien. Je ne pense pas que l'on puisse parler de fuite puisque que, au contraire, je me lance dans un nouveau combat. Si c'était une fuite, je ferai une psychothérapie pour tenter de m'assumer en femme. Là, enfin, j'ai pris le taureau par les cornes et c'est une belle revanche sur la vie qui m'a fait bien trop de crasses.
- Est ce que j'ai envie de continuer vivre dans un corps de femme ? (aspect psycho)
Non, définitivement non. Plus ça va et moins je supporte ce corps avec ses rondeurs de femme. Je ne veux plus du tout être perçu en femme, ça c'est certain, que ce soit pour les autres ou moi-même.
- Et aussi est ce que je suis capable de m'assumer avec un corps différent, avec des cicatrices et un micro pénis ?
Bah, pareil que tantôt : "t'as pas le choix mon coco". Maintenant si ces cicatrices sont les témoins de la réappropriation de mon corps, ou mieux, de mon être, j'en veux bien. Quant à mon sexe, il fonctionne déjà très bien donc j'imagine que ce sera encore mieux avec un dicklit ^o^
- Est ce que je suis capable de m'enfoncer une aiguille de 4cm dans la cuisse deux fois par mois ? Ou panser les plaies de mon opération ?
Aaaah j'ai super envie de faire tout seul ma première injection. C'est peut-être pas raisonnable mais de toute façon il faudra bien que je m'émancipe pour les faire tout seul.
Les plaies, vu que je suis entouré de bons conseillers, pas de soucis. D'autant plus que m'occuper d'une blessure ne m'est pas particulièrement difficile.
Des questions copiées collées du forum vert et que je trouve pertinentes, remaniées un peu pour être adaptées à mon cas :
-Est-ce que je ne cherche pas à devenir un homme physiquement à cause de mon père qui est un con fini pour que ma mère soit plus heureuse ?
Ma mère serait plus heureuse sans ma transition. Quant à mon père, il tente de se rattraper du passé. De toute façon, mon histoire n'a strictement rien à voir avec la leur.
-Est-ce que je me suis fixé ce but simplement pour en avoir un ? Pour ne pas subir à nouveau l'angoisse que j'ai ressentie quelques années plus tôt, face à l'absence d'un quelconque objectif dans ma vie ?
Mon but c'est d'écrire, créer, être heureux, continuer de vivre en harmonie avec mon amour. Etre trans ne m'empêchera pas de faire une crise existentielle, un jour prochain, devant le vide criant de nos existences.
-Est-ce que c'est une simple question d'égo; est-ce que je désire quitter ce corps de femme uniquement pour une raison d'esthétique ?
vu que de base, j'estime être bien servi niveau esthétique (auto-jet de fleurs) Je pense que je cherche juste à sublimer mon intense beauté par la transition (hu hu, je déconne ^^)
L'esthétique de la modification physique m'attire, plus que l'esthétique genrée finalement. Si c'était une question d'esthétique, vu le boulot que ça demande, j'aurai déjà laisser tomber depuis longtemps, d'autant plus que rien ne me garantit de devenir un beau mec.
En général :
Mes appréhensions, mes attentes sur ma vie future

Je kiffe ma vie, même si elle n'est pas parfaite. Je pense que j'irai vers du mieux. Je n'ai plus aucune crise d'angoisse, fini les crises de tétanie, je revis déjà pour ça.  Pour le reste, je garde la peur de devenir chauve, mais ça, c'est une autre histoire !
Bilan :
Je me rends compte que je me posais plein de questions qui n'ont plus lieu d'être aujourd'hui car je les ai réglées. Mon choix est fait aujourd'hui et ce n'était pas le cas à l'époque. L'euphorie de la nouveauté est retombée elle ausi et je sais que ce n'est pas un cache misère puisque je ne fais plus de dépression depuis que je sais mieux qui je suis.
Je remercie ceux qui auront eu le courage de me lire. C'était assez fun de revenir sur ce questionnaire. Par contre, j'ai la flemme de me relire donc pardon pour les fautes éventuelles !

vendredi 21 mai 2010

Crise existransielle

Au bout d'un moment, à force de piétiner, on finit par gravement s'impatienter. Et quand on s'impatiente on cogite, ce qui n'est pas forcément bon.
Depuis quelques jours, j'ai le moral en berne, chose qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Bilan, j'ai du mal à bosser et le retard que je prends influe sur mon moral également.
Je ne doute pas de mon parcours mais je commence à avoir sérieusement peur. Peur d'être déçu du résultat, de ne jamais parvenir à un passing convainquant, malgré les hormones et la mastectomie à venir.
J'ai le nom de ma future endoc et, a priori, de ma future chirurgienne. Je commence à envisager des solutions financières concrètes et je crois qu'à trop ronger mon frein mon esprit se perd de nouveau dans les nébuleuses circonvolutions de Monsieur Noir, mon vieux compagnon de route, le chantre de ma dépression.
Pourtant il faut avancer, et sourire ! Quel psy donnerait une attestation à un corbeau ? Je crois que j'ai besoin d'une vraie pause sur tout, besoin de vacances, besoin de respirer. Je n'en ai pas encore le droit, pas avant ce week-end de réunion familiale qui m'oppresse déjà, pas avant mon rendez-vous psy de mardi où je vais demander mon attestation.
Je suis vraiment fatigué de tout ça, fatigué de me prendre la tête sur mon futur, fatigué que rien n'arrive à m'apaiser, fatigué de croiser mon reflet dans le miroir, celui-là, je ne le supporte vraiment plus.

mercredi 19 mai 2010

Back to Black

Chez moi, les résolutions s'accordent aux coupes et couleurs de cheveux, et les réalisations de piercings.
La résolution de prendre mon psy en otage jusqu'à ce qu'il me donne l'attestation s'assortit donc un beau noir capillaire.
Retour au noir donc, back to black, mais c'est un noir flamboyant, un noir satiné qui s'irise de couleurs selon la lumière. Je suis heureux et frustré à la fois. Heureux car pour la première fois de ma vie, j'entrevois un meilleur. Ce meilleur ailleurs, le "mailleurs" que j'envisageais jadis, à quelques lettres à peine de "malheur" n'existe plus.
Ce meilleur, c'est maintenant, et ici, et je sais à présent qu'il ne peut en être autrement.
C'est là que la frustration survient, l'impression de piétiner. Le changement est proche et ce soir j'ai reçu le soutien de deux nouvelles personnes. Je sais que je ne serai plus jamais seul.

mardi 18 mai 2010

Laissez brûler les p'tits papiers

Bon, yen a marre.
Bientôt neuf mois de suivi psy à raison de deux rendez-vous par mois et toujours pas de sésame.
Aujourd'hui, j'ai pu lire qu'un pote avait eu son attestation pour la testostérone à son premier rendez-vous. Il a eu beaucoup de chance et cette chance me fait également mesurer à quel point jeperds mon temps.
En début de suivi, je n'étais pas prêt, c'est un fait mais aujourd'hui, c'est différent. Je n'en ai plus rien à faire de passer ma soutenance après avoir commencer le THS. J'ai envie de m'outer à tout va car je suis moi et rien de plus.
J'en ai assez de me voiler la face, assez d'être le premier à poser un tabou sur ma condition trans. Il me reste encore bien des gens à prévenir et cela ne tardera plus. Mail groupé pour les moins proches devant tout de même être avertis, prise de rendez-vous avec les autres.
On avance une fois pour toutes, il est plus que temps !

mardi 11 mai 2010

Un homme = une bite

Aujourd'hui, nouveau rendez-vous psy.
Comme d'ordinaire depuis quelques séances, j'espère (en vain) qu'il me donne l'attestation.
La discussion part bien, je lui dis que j'ai fait tous mes CO (c'est faux mais bon) et là, bim, qu'est-ce qui se passe ?
Nous voilà à discuter des opé et il me sort qu'un trans doit forcément vouloir une phallo. Me voilà obligé de baratiner que je veux cette opération, alors que ça ne m'intéresse pas pour le moment.
Venant de la part d'un psy, réduire un homme à sa bite est surprenant, et terriblement réducteur. Si un mec censé avoir du plomb dans le crâne tient de tels discours, je comprends largement mieux la transphobie ambiante.
Bilan très mitigé donc, mais au neuvième mois de suivi je trouverai ça dommage de le larguer pour en chercher un autre. Néanmoins, si d'ici juillet je n'ai pas mon sésame, je passerai mon chemin et irait voir ailleurs, quitte à faire des kilomètres et à payer plein pot.

samedi 8 mai 2010

A ma blonde...

Hier, j'ai croisé par hasard une amie précieuse, une amie de longue date dont je suis très proche.
Malheureusement, nous nous sommes peu vus ces derniers mois et je n'avais pas encore pu lui parler de ma transition.
Hier, je n'ai pas laissé ma passer ma bonne fortune et je lui ai parlé.
Elle a écouté, a accepté, a compris. elle n'a pas été plus surprise que ça et une fois de plus, je gagne un soutien précieux. elle veut me suivre sur mon chemin, m'accompagner pour les opé même si, et ça se précise- je pars aux Etats-Unis pour cela.
Aujourd'hui, je me sens extrêmement soulagé et heureux. J'étais terrorisé à l'idée de la perdre et enfin j'ai pu lui annoncer.
Au fil du temps, je me rends compte qu'avoir affiné mes relations avec les autres me sert aujourd'hui car je n'ai encore reçu aucun retour négatif.

mercredi 5 mai 2010

O'Brother...

Et bien voilà. Ma lettre a rencontré son destinataire et celui-ci m'a contacté en retour.
Je marchais dans la rue quand mon téléphone a sonné. Pas le temps de décrocher. Mon coeur palpite, au bord de l'implosion. Je rentre chez moi, inspire profondément, et écoute mon répondeur.
"J'ai bien reçu ta lettre... Je suis choqué oui, choqué de ne pas être plus surpris. tu as toujours eu un coté mec. Par contre tu as toujours une  écriture de merde, c'est de famille, ça. Sinon sache qu'il n'y a pas de soucis,  tu es sûr de toi et je suis avec toi à 100%. Bisous...Anaël, c'est ça ? c'est joli, j'aime bien la sonorité"
Bilan, cri primal de victoire et rappel immédiat.
Nous avons parlé longuement et je suis assuré de son soutien. Il va aussi venir voir ma mère pour la soutenir et ça, c'est un excellent point.
Le soir, je reçois un mail de ma belle-soeur qui elle aussi m'assure de son soutien. Elle se pose beaucoup de questions d'ordre "technique", c'est tout.
Je suis sur un petit nuage.

mardi 4 mai 2010

End of Blue Session

Oh, un titre en anglais...
Oui, un peu de prétention ne fait pas de mal.
Comme tout le monde sait (ou pas), j'ai les cheveux bleus. Cela demande un entretien considérable, un budget aussi, et donc mon dernier rafraichissement sera le dernier avant d'adopter une couleur plus neutre, moins exigeante, et surtout, moins agressive pour mes cheveux que je veux soyeux et longs.
Bon, déjà des voix s'élèvent, j'entends la clameur de la foule : "On s'en fout de tes cheveux !"
C'est vrai. Mais voilà mon explication à mon titre. "to be blue", c'est être dépressif en anglais (d'où le nom "blues" d'ailleurs)
Hier, j'ai surpris mon reflet dans une vitre. J'étais chez moi, je portais une veste seule, entrouverte sur mon torse tel un mannequin CK-One/Hugo Boss. Bien sûr, cela partait d'un délire de tapage de pose mais mon reflet, un peu flou dans cette fenêtre, m'a renvoyé une image de moi exclusivement masculine. Ma poitrine cachée par les pans de la veste, je me suis vu, pour la première fois, avec un torse masculin, et cela m'a fait un choc.
Là, j'ai compris que j'étais sûr. Jusqu'à présent, j'avais une image de mon corps floue mais là cela me paraissait concret. Ainsi, mon envie, mon besoin psychique de faire cette transition s'est enfin illustrée et, surtout, s'est mise en accord avec mon envie d'un corps différent, masculin, et bordel c'était jouissif.
Ma nuit fut spéciale elle aussi. Inhabituelle. Cette nuit là, j'ai, pour la première fois de ma vie, fait l'amour en me sentant homme, en accord avec mon corps. A 26 ans, j'ai eu l'impression de découvrir tout un monde nouveau, d'être l'adolescent vierge face à sa première fois. C'était magique, troublant aussi, mais terriblement libérateur.