mardi 23 novembre 2010

Comme un grand !

Aujourd'hui est un grand jour pour moi. En effet, j'ai fait ma première injection de testo tout seul comme un grand.
Le fait est que, devant recevoir ce traitement à vie, je ne me voyais pas dépendre d'un-e infirmièr-e toute ma vie et quitte à être confronté à ses propres peurs, autant le faire le plus vite possible. Je craignais qu'en me remettant aux soins d'une tierce personne, je m'enferme dans ce confort et ne franchisse jamais le cap de l'auto-injection.
Comme je le dis souvent, je suis bien entouré. Un ami est venu et m'a aidé, détaillant chaque étape avec précision. en bref, ma première fois ne pouvait que se faire dans de bonnes conditions.
Il y a quelques temps, j'avais une vraie phobie des aiguilles, au point de ne pouvoir en manipuler. Depuis que je sais qui je suis, mes phobies s'envolent les unes après les autres et enfin je me suis débarrassé de celle-là.
Aucune douleur, de l'appréhension, mais un sans-fautes. Au final, je suis fier de moi. Du geste que j'ai osé accomplir, du fait de prendre enfin ma vie en main.
En fait, c'est vraiment aujourd'hui que j'ai l'impression de commencer ma transition. Un grand jour donc. ce soir, je me sens heureux, en phase avec moi-même. Sans doute un réel premier pas vers la sérénité.

mercredi 17 novembre 2010

Première semaine

Ou première huitaine...
Hier, ça faisait donc une semaine depuis ma première injection, et pour fêter ça, je vais consigner mes premières impressions.
Bien entendu, il est bien trop tôt pour voir des changements notables, mais j'ai noté divers évènements qui peuvent être liés, que ce soit physiques ou psychosomatiques.
Les deux premiers jours, j'ai eu droit à de virulentes migraines et un hoquet quasi permanent. Si le hoquet est rapidement -et fort heureusement- disparu, les maux de tête ont perduré jusque dimanche.
Grosses difficultés d'endormissement. Ce n'est pas nouveau chez moi mais j'ai l'impression que ça a empiré.
Mal de gorge survenu rapidement. Léger rhume de surcroît. Néanmoins, la sensation persiste. J'ai le sentiment que quelque chose tire dans ma gorge. C'est assez désagréable et si je parle trop, je deviens vite aphone.
Il y a de la vie dans mon calbut. Hypersensibilité. PAs très agréable mais rien de plus à noter.
Agressivité nocturne. En soirée, vers cette heure-ci, j'ai eu de fortes montées "d'adrénaline",l'envie de buter quelqu'un ou de piquer un sprint pour me calmer.
bilan, pour le moment, sur le papier, ça a l'air assez horrible, mais je me sens bien, et je suis content d'avancer. Je ferai ma seconde injection mardi, tout seul, comme un grand. Je viens de commander le matos pour me piquer moi-même dans les meilleurs conditions d'hygiène possibles. Bizarrement, l'idée de me piquer chez moi m'évoquer davantage Transpotting que la Clinique de la Forêt Noire.

mardi 9 novembre 2010

Première injection

Et voilà, le jour J est arrivé ! T-Day le 9 novembre 2010. Moi qui ai une passion pour le nombre 11, c'est plutôt bien tombé.
Je suis tombé sur une infirmière adorable qui n'a pas posé de question déplacée et qui m'a montré comment me piquer.
Je retranscrirai les premiers effets. En route !

lundi 8 novembre 2010

Endocrinologue

Eh bien ça y est ! J'ai eu mon premier rendez-vous avec l'endocrinologue.
J'ai rencontré quelqu'un à l'écoute, une femme très douce qui m'a bien informé... et donné mon ordonnance !
Le jour J est donc là, au bout de mes doigts. Demain, je recevrai ma première injection de testostérone.
Pour fêter ça, j'ai décidé de prendre toute mes mensurations, de me prendre en photo et d'enregistrer ma voix pour mesurer les changements au fil du temps.

jeudi 4 novembre 2010

I fell again

Avec tous ces gentils commentaires sur mon dernier article, je me suis dit qu'il serait bien de donner des nouvelles.
On va dire que je vais mieux, même si ce terme n'est pas forcément vrai. Je vais "différemment". Exit le tout noir, certes, mais supplée par un indicible sentiment de révolte et d'injustice.
J'avais théoriquement fini mes études, un joli Master en poche. Ma fac m'exhorte à la recherche, me promettant monts et merveilles. Moi, comme un con, je signe. D'aucuns diront que c'est à moi de me bouger le fion et de m'accrocher... mais d'abord les faits.
A ma soutenance, on me propose de faire une thèse. Surpris, mais aussi flatté, je me donne quinze jours d'intense cogitation pour accepter ou non. Ce qui me retient ? D'embrayer sur quatre nouvelles années de fac...et sortir à 31 ans. Bien sûr, si je réussis dans cette branche, à moi les cours de fac et la recherche. Si j'échoue ? Je deviens un "vieux" de trente balais sans expérience pro balancé dans le monde du travail empli de jeunes loups aux dents longues.
Étant sans doute un peu con (et niais), je décide de prendre ce chemin tout de même, et pourquoi ? Je leur parle de mes soucis financiers, mais on m'assure qu'on me valide toutes les UE de l'année précédente, comprendre par là les cours que j'ai déjà faits l'année dernière et pour lesquels j'ai eu d'excellentes notes, soit dit en passant. On me promet aussi de me trouver un travail, au sein de l'ufr, ou à la bibliothèque. constat quasi idyllique donc, si on met de côté le fait que ma demande de bourse tardive m'a valu la chance d'allonger 450 euros d'admission et me plongeant à découvert.
Depuis fin septembre donc, je (nous plutôt, car nous sommes deux dans cette galère) demande-ons à ce qu'officiellement, on nous valide nos UE, afin de connaître ENFIN notre emploi du temps réel, ce qui nous permettrait de trouver un emploi tout court.
Un mois de pâtes à l'eau plus tard, la réponse tombe. Aucune UE ne sera validée, nous sommes condamnés à nous taper un emploi du temps plein, auquel s'ajoute les heures de recherche, et , bien évidemment, le boulot que je m'évertue à chercher car il va de soi que les promesses d'embauche étaient aussi vides que celles de validation d'acquis.
Globalement, on me demande donc de refaire un master. Sauf que j'en ai déjà un, que j'ai 27 ans, et que je n'ai pas envie de rempiler dans ces conditions. Je reviens donc à mon "d'aucuns" qui me diraient que beaucoup travaillent en parallèle d'un emploi du temps plein. Je le sais. Ils ont tout mon respect et moi je n'ai ni la force morale, ni la force physique de faire cela.
Je rêve,c'est là mon drame, je rêve sans cesse. J'en viens à me dire que je vais me trouve un petit boulot, n'importe lequel, et écrire, encore et toujours, car c'est bien la seule chose qui m'anime dans cette sphère professionnelle qui me rebute au plus haut point. C'est dramatique, mais je n'ai pas d'ambition (autre que celle d'écrire). Je me moque de gagner des milliers d'euros, de vivre dans une belle et grande maison.  Je veux juste être heureux et ça, ça n'a pas de prix. Pour moi, la recette est un peu d'écriture, des amis, de la lecture, et tout cela ne coûte pas bien cher.
Je pète un plomb, je ne dors plus. Mon chat comme une éponge en développe des névroses. Je suis perdu, comme la plupart des gens de mon âge, j'ai l'impression. Il est sans doute temps que je coupe le cordon, non pas avec ma mère, même si c'est en train de se produire, mais avec mon passé. Arrêter de voir la fac comme un berceau alors qu'il s'agit juste d'un cocon nauséabond d'où ne peut s'échapper que des insectes rampants.
Et choisir de vivre, au moins un tout petit peu.