Avec tous ces gentils commentaires sur mon dernier article, je me suis dit qu'il serait bien de donner des nouvelles.
On
va dire que je vais mieux, même si ce terme n'est pas forcément vrai.
Je vais "différemment". Exit le tout noir, certes, mais supplée par un
indicible sentiment de révolte et d'injustice.
J'avais
théoriquement fini mes études, un joli Master en poche. Ma fac
m'exhorte à la recherche, me promettant monts et merveilles. Moi, comme
un con, je signe. D'aucuns diront que c'est à moi de me bouger le fion
et de m'accrocher... mais d'abord les faits.
A
ma soutenance, on me propose de faire une thèse. Surpris, mais aussi
flatté, je me donne quinze jours d'intense cogitation pour accepter ou
non. Ce qui me retient ? D'embrayer sur quatre nouvelles années de
fac...et sortir à 31 ans. Bien sûr, si je réussis dans cette branche, à
moi les cours de fac et la recherche. Si j'échoue ? Je deviens un
"vieux" de trente balais sans expérience pro balancé dans le monde du
travail empli de jeunes loups aux dents longues.
Étant
sans doute un peu con (et niais), je décide de prendre ce chemin tout
de même, et pourquoi ? Je leur parle de mes soucis financiers, mais on
m'assure qu'on me valide toutes les UE de l'année précédente, comprendre
par là les cours que j'ai déjà faits l'année dernière et pour lesquels
j'ai eu d'excellentes notes, soit dit en passant. On me promet aussi de
me trouver un travail, au sein de l'ufr, ou à la bibliothèque. constat
quasi idyllique donc, si on met de côté le fait que ma demande de bourse
tardive m'a valu la chance d'allonger 450 euros d'admission et me
plongeant à découvert.
Depuis
fin septembre donc, je (nous plutôt, car nous sommes deux dans cette
galère) demande-ons à ce qu'officiellement, on nous valide nos UE, afin
de connaître ENFIN notre emploi du temps réel, ce qui nous permettrait
de trouver un emploi tout court.
Un
mois de pâtes à l'eau plus tard, la réponse tombe. Aucune UE ne sera
validée, nous sommes condamnés à nous taper un emploi du temps plein,
auquel s'ajoute les heures de recherche, et , bien évidemment, le boulot
que je m'évertue à chercher car il va de soi que les promesses
d'embauche étaient aussi vides que celles de validation d'acquis.
Globalement,
on me demande donc de refaire un master. Sauf que j'en ai déjà un, que
j'ai 27 ans, et que je n'ai pas envie de rempiler dans ces conditions.
Je reviens donc à mon "d'aucuns" qui me diraient que beaucoup
travaillent en parallèle d'un emploi du temps plein. Je le sais. Ils ont
tout mon respect et moi je n'ai ni la force morale, ni la force
physique de faire cela.
Je
rêve,c'est là mon drame, je rêve sans cesse. J'en viens à me dire que
je vais me trouve un petit boulot, n'importe lequel, et écrire, encore
et toujours, car c'est bien la seule chose qui m'anime dans cette sphère
professionnelle qui me rebute au plus haut point. C'est dramatique,
mais je n'ai pas d'ambition (autre que celle d'écrire). Je me moque de
gagner des milliers d'euros, de vivre dans une belle et grande maison.
Je veux juste être heureux et ça, ça n'a pas de prix. Pour moi, la
recette est un peu d'écriture, des amis, de la lecture, et tout cela ne
coûte pas bien cher.
Je
pète un plomb, je ne dors plus. Mon chat comme une éponge en développe
des névroses. Je suis perdu, comme la plupart des gens de mon âge, j'ai
l'impression. Il est sans doute temps que je coupe le cordon, non pas
avec ma mère, même si c'est en train de se produire, mais avec mon
passé. Arrêter de voir la fac comme un berceau alors qu'il s'agit juste
d'un cocon nauséabond d'où ne peut s'échapper que des insectes rampants.
Et choisir de vivre, au moins un tout petit peu.