mercredi 25 avril 2012

Un changement de vie radical ? Nostalgie...

Il est deux heures du mat' quand je commence cet article. Comme depuis plusieurs semaines déjà, je n'arrive pas à dormir, ou plutôt, pas à me coucher. Je me connais assez pour savoir que je suis dans une petite phase dépressive, et le meilleur remède reste l'introspection.
Le climat politique me mine, certes, mais aussi les problèmes d'argent. Mais aujourd'hui, je crois que j'ai ciblé le vrai problème : la nostalgie. Je m'en suis rendu compte lorsque l'on m'a proposé d'aller à une fête, et que je n'ose pas y aller par crainte de croiser des gens que je connais.
Le fait est que j'ai eu une vie sociale très active avant ma transition, et je connais franchement beaucoup de monde. J'en ai mis pas mal au courant, mais il en reste, et ces gens-là me manquent. Je recule depuis trop longtemps à faire mes CO et j'en étais venu à me dire que c'était trop tard pour le faire. Et puis, comme par hasard, j'ai lu cette simple phrase "Il n'est jamais trop tard pour réparer ses erreurs." C'est un lieu commun, sans doute, mais j'ai décidé que cela devait s'appliquer à moi. Je vais prendre mon courage à deux mains et achever ce qui aurait dû 'être depuis longtemps.
Pour ne plus avoir peur de croiser quelqu'un d'avant dans la rue.
Pour renouer des liens avec ceux qui me manquent.
Pour enfin m'épanouir sans boulet au pied.
Ce message a valeur de coup de pied au cul. J'espère que fin mai, j'aurais fait le tour. Il me reste à retrouver la liste de ces gens et à y aller, petit à petit, prévenir tout le monde, absolument tout le monde, et voir ce qui en découle.

dimanche 22 avril 2012

Vote et transition

Je vais faire ce que je ne devrais jamais faire : poster à chaud.
Depuis ce matin, je n'étais pas particulièrement bien dans mes bottes. Le souci ? Aller voter en ayant une apparence masculine, mais avec des papiers féminins. Je savais que quelque soit la réaction en face, je le vivrai mal et ça n'a pas raté.
Il y avait deux possibilités :
  1. On me dévisage, et on m'accuse d'avoir volé des papiers de femme : je galère pour voter.
  2. On ne voit pas de clivage entre ma tronche et mes papiers : je peux voter tranquillement.
Bien entendu, c'est la deuxième solution qui a primé, comme toujours. Je pensais passer outre, mais en cette période où je ne suis pas stable, psychologiquement, suite à l'accumulation massive de problèmes, j'ai particulièrement du mal à gérer mon apparence. Me dire que je n'ai aucun problème à voter avec mes papiers féminins me fout en l'air, oui, parce que je ne "passe" vraiment pas, et je n'en peux plus.
Je le vois pas plein de petits points : En ce moment, je ne supporte strictement pas de me voir dans un miroir, ou en photo. Je suis hyper angoissé et mal à l'aise en extérieur. Je complexe de nouveau énormément sur ma taille.
Tout à l'heure, quand je me suis préparé pour aller voter, ça a été la bonne crise d'angoisse avec pleurs et nausées. Heureusement, j'y allais avec deux amies, ce qui m'a franchement aidé à franchir le cap. Lorsque j'ai glissé mon joli bulletin dans l'urne, j'ai pu entendre son nom complet bramé à haute voix (donc avec mon deuxième prénom bien féminin), ça m'a fait mal, mais j'ai pris sur moi.
Soulagé de cette étape, je pensais être en mesure d'être plus serein. Et puis, les premiers résultats des élections sont tombés. 20 % pour le FN ? Ok. Alors des gens comme moi, des gens qui n'ont pas les bons papiers, des gens qui n'ont pas le physique bien genré qu'il FAUT avoir pour être un bon petit français... qu'est-ce qu'on doit faire face à cette masse d'imbécilité crasse ?  Franchement, ça me fait peur, vraiment peur. Je me dis que le monde qui m'entoure est pourri jusqu'à la moelle, et que cette épreuve du bureau de vote n'était qu'une bagatelle. Quoique je fasse, je serai toujours autre, même avec des papiers. Cet autre avec sa tronche qui dérange, cet autre que le connard lambda s'estime en droit de moquer, d'insulter, voire de tabasser.
Il y a vraiment des jours où je me demande à quoi ça sert que je me force à me sociabiliser quand je vois ça. (Rien qu'hier, j'ai eu plusieurs preuves de la connerie des gens, mais je ne vais pas m'étendre là-dessus). Je crois que je vais aller m'isoler dans un trou perdu et me couper de ce monde qui m’écœure de plus en plus.
J'en ai plein le dos d'avoir peur chaque fois que je sors. J'en ai marre de me sentir en danger à cause de mon apparence, de ne pas me sentir libre de mes faits et gestes, et de penser qu'au fond, je ne suis pas le plus à plaindre.
Bref, je vais me rouler dans ma couette et hiberner de nouveau.